Démocratie participative

France

Paul Cébille, rédacteur en chef d’Hexagone, analyse les votations citoyennes organisées depuis 30 ans en France . Dans une étude de juillet 2024, il examine 350 scrutins locaux et observe que la participation varie fortement selon la taille des communes et l’intérêt des thématiques choisies par les maires. Plus la ville est grande, plus la participation est faible : 55 % dans des petites communes de moins de 500 habitants comme St Brigitte dans le Morbihan, contre 24 % dans des villes de 36 000 habitants comme Palaiseau en Essonne.

Les sujets liés à l’attractivité urbaine et aux services publics mobilisent davantage les citoyens, tandis que la sécurité et la circulation suscitent moins d’engagement. Il souligne aussi que le contrôle des votations par les maires freine la démocratie locale, contrairement au modèle suisse où les citoyens définissent les thématiques des scrutins.

Île-de-France

Plusieurs votations locales ont récemment eu lieu en Île-de-France avec des niveaux de participation variés. À Verneuil-sur-Seine, Vernouillet et Chapet, 4097 habitants ont voté contre une déviation routière (83 %), Chapet enregistrant la meilleure participation (41 %). Et Arcueil a connu un taux de 17% pour maintenir la gratuité du stationnement, tandis que des communes comme Orsay et Palaiseau, ont instauré un stationnement payant sans concertation ou consultation des commerçants et habitants concernés.

À Palaiseau, la votation de décembre 2024 a mobilisé 13,24 % des électeurs, un chiffre relativement faible comparé aux autres villes franciliennes et hexagonales. En omettant les votations des communes franciliennes ayant enregistré une participation plus élevée, le scrutin de Palaiseau peut sembler être un succès.

La votation de Palaiseau du 8 décembre 2024 se classe en 10e position parmi les récentes votations franciliennes, avec un écart de 20 points par rapport aux quatre villes les plus mobilisées et 5 points en dessous de la moyenne de 18 %.

Mais alors, pourquoi un tel désintérêt des électeurs ?

Selon l’étude citée dans le Palaiseau Mag, le manque d’intérêt des citoyens est attribué à des thèmes peu engageants, des conflits locaux et l’absence de débat préalable. La maire de Champs-sur-Marne, confrontée à une situation similaire, souligne la modeste participation, ce qui appel à la réflexion sur la légitimité de ces scrutins avant d’engager d’importants budgets publics dans des caméras de vidéoprotection, dont l’efficacité n’est pas démontrée.